3ème Dimanche de Pâques – Année A
1ère lect : Ac 2, 14.22b-33 Ps : 15
2ème lect : 1P, 17-21 Ev : Lc 24, 13-25
Homélie du père Didier :

Le même jour, c’est-à-dire le premier jour de la semaine, ces jours qui sont les nôtres, dans ce temps que nous avons à vivre de manière très spéciale… Dans ces jours, le Christ Ressuscité toujours et encore vient à notre rencontre et vient nous rejoindre sur les routes de nos existences.

Que nous soyons malades, soignants, familles en deuil, humanité souffrante et pleine de désespoir, ou tout un chacun vivant ce temps de confinement, à la manière de ces deux hommes qui marchent entre Jérusalem et Emmaüs, c’est là, que le Ressuscité, le Vivant se fait le compagnon de nos routes humaines.
Il nous appartient de consentir à quitter nos aveuglements qui sont multiples et variés :
1/ Aveuglement généré par la sur médiatisation de ce que nous vivons aujourd’hui, où chacun se sent avoir une opportunité pour faire une analyse, tirer des conclusions et plus encore les publier. De la spiritualité à la science, de la politique aux stratégies économiques et sociales, tout le monde parle et parfois pour ne rien dire.
2/ Aveuglement d’une léthargie qui peut devenir croissante au nom du sacrosaint confinement : c’est comme une petite musique qui nous fait nous installer, si nous n’y prenons garde, dans un ronron bien confortable pourtant bien différent des normes et des règles que nous sommes tenus de suivre.

Il nous appartient de le reconnaître, lui, le Ressuscité qui ne cesse de nous ouvrir les Ecritures et de nous partager le pain pour se rendre présent à nos existences et à son Eglise. Il ne se manifeste peut être pas de la manière où nous l’attendons…
Frères et sœurs, alors que nous sommes privés depuis 6 semaines d’entendre cette Parole proclamée en communauté d’Eglise ; alors que nous sommes privés de recevoir le pain eucharistique qui le rend présent à son Eglise et à nos vies, et que la seule solution qu’il nous reste, est de nous mettre devant notre portable, notre télévision, ou notre ordinateur en zappant de la messe du pape à celle du curé ou à celle de l’évêque ou de tel ou tel sanctuaire en quête de cette Parole qui nous rendra le Christ présent, ne nous faut-il pas, frères et sœurs nous poser quelques questions ?
La première : le Christ ressuscité, dans la tradition de l’Eglise a de multiples manières de se rendre présent à ses frères et sœurs ; la célébration de l’Eucharistie en est le sommet mais ce n’est pas la seule…
Ne nous faut-il pas redécouvrir la palette des signes de sa présence dans ce temps particulier que nous avons à vivre ?
La seconde : Dans un monde et une société et parfois une Eglise où l’individualisme peut être exacerbé, ne nous faut-il pas retrouver la notion de communauté de vie et de destin plutôt que de passer d’un lieu à un autre sans chercher à s’enraciner quelque part ?

Ce sont les questions que je nous laisse, et avec vous,
j’ai envie de redire « reste avec nous, Seigneur, car le soir approche et déjà le jour baisse » étant sûr que le Christ n’abandonne pas son Eglise et le monde qui est le nôtre.
Amen.

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