Lundi 30 novembre 2020

Le diocèse de Nice nous invite à participer à une Neuvaine préparatoire à l’Immaculée Conception, proposée par le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes.

Le Christ m’appelle ! «Venez à ma suite.»

Mgr Olivier Ribadeau Dumas, recteur du Sanctuaire de Lourdes, nous adresse cette vidéo

Annonces du 28 novembre 2020

1er dimanche de l’Avent  (Année B)

1ère lect. : Is 63, 16b-17.19b ; 64, 2b-7            Ps : 79
2ème lect. : 1 Co 1, 3-9                                     Ev. : Mc 13, 33-37

Informations confinement

– Dimanche 29 novembre, pas de messe publique : la messe sera retransmise depuis la Ste-Famille à 10h30.
– Le Père Didier annoncera les messes supplémentaires prévues les week-ends suivants.
– Les messes de semaine ouvertes aux fidèles reprennent dès le lundi 30 novembre avec quelques changements (voir l’onglet messe).

Homélie du père Jean Louis MBIMI

Bien aimés dans le Seigneur, en ce premier dimanche de l’Avent, jour où nous commençons avec la nouvelle année liturgique B, le Christ nous invite tous à la vigilance. Voilà pourquoi notre attention, qui ces dernières semaines était centrée sur le jugement et la fin du monde, se déplace maintenant vers la manière d’accueillir le Christ : pas avec la peur, mais avec impatience, tout comme un serviteur qui attend le retour de son maître. C’est cela le sens du mot Avent qui signifie avènement c’est-à-dire ce qui doit venir ou celui qui vient. Avec cette attente joyeuse du Rédempteur, nous nous préparons pour Noël qui nous rappelle le premier avènement du Christ dans l’histoire de l’humanité; mais nous nous préparons de manière particulière au second et définitif avènement du Christ dans le jugement universel. Voilà pourquoi le Christ nous exhorte à veiller, car dit-il : « vous ne savez pas quand viendra le moment, veillez car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra. » Oui frères et sœurs, dans le monde ordinaire souvent quand on veille, on pense à la nuit pour garder quelque chose : soit un malade à l’hôpital, soit son enfant qui dort, soit surveiller une position militaire, soit organiser une veillée de prière. Le soldat par exemple qui veille permet aux autres de dormir et de récupérer les forces; il veille soit pour attendre l’ennemi, soit pour attendre simplement la fin de son tour de garde.

Toutefois, le Christ veut nous communiquer une autre réalité qui est bel et bien différente du monde ordinaire. Veiller dans le sens de l’évangile, c’est lutter pour ne pas passer à côté de l’essentiel, c’est être attentif sur la somnolence qui guette quotidiennement notre foi bien souvent contestée aujourd’hui, c’est contrôler l’engourdissement de notre charité dans un monde qui prône le profit et la réussite individuelle, veiller sur l’attiédissement de notre espérance qui nous fait souvent oublier le retour du Christ. Veiller, c’est rester ouvert à la présence de Dieu dans nos vies, il ne s’agit pas de rester passif en disant que ce qui doit arriver arrivera de toute façon; il s’agit de rester ouvert à l’inattendu de Dieu. Oui frères et sœurs, nous sommes invités à veiller non en fonction de ce que nous savons déjà, mais en fonction du fait que nous ne savons rien des événements derniers, car les disciples du Christ que nous sommes ne sont pas des initiés mais plutôt des veilleurs. A cet effet, chaque instant pour nous devient un moment de faire le bien pour être sur le chemin de l’espérance et de la vraie joie dans le Seigneur. C’est pourquoi, ce moment ne devrait pas inquiéter le chrétien qui fait la volonté du Seigneur, car pourquoi avoir peur du Seigneur si nous nous efforçons à vivre notre vie sainte ? Pourquoi avoir peur si notre conscience est en pleine sécurité ?

Être éveillé signifie également ne jamais se résigner et surmonter coûte que coûte la contemplation douloureuse de notre histoire personnelle ou communautaire. C’est le cas du covid-19 aujourd’hui où chacun de nous a doublé voir même triplé sa vigilance autour de lui avec l’usage des masques, gels, mesures barrières et bien d’autres. Voilà le chemin que le prophète Isaïe et l’apôtre Paul nous invitent à faire dans notre monde d’aujourd’hui. En effet, le prophète Isaïe reconnaît les péchés de son peuple devant le Seigneur,  c’est un peuple qui mène une vie désordonnée, sans crainte de Dieu et sans vigilance.

Saint Paul aux chrétiens de Corinthe dans la deuxième lecture, adresse un message d’espérance à ce peuple déjà englouti par la peur et l’angoisse car, à travers la grâce reçue par le Seigneur, Dieu les rendra plus fermes et irréprochables. C’est une suggestion de la part de Paul de ne pas avoir peur mais de compter sur sa grâce. Oui frères et sœurs, notre vie est centrée entre l’angoisse d’Isaïe au courage de Paul, de la dépression à l’espoir.

L’Avent est donc le temps de la joie et de la satisfaction intérieure, de l’émotion et de l’harmonie, de l’angoisse justifiée qui caractérise quiconque attend quelque chose ou quelqu’un d’important. Tout ça c’est pour vérifier le cheminement de notre foi. Oui frères et sœurs, pour ne pas être surpris par le Seigneur, faisons en sorte que notre attente soit réellement une attente active et non passive, car nombreux sont ceux ou celles là qui attendent dans la passivité (c’est-à-dire les distractions, le relativisme, le relâchement, la paresse, etc…). En effet, pour éviter cela, nous sommes appelés à soigner notre vie spirituelle, en restant toujours dans l’état de grâce malgré nos faiblesses, compatissons avec ceux qui souffrent et qui pleurent et témoignons de notre amour envers nos frères. Voilà l’ensemble d’éléments qui peuvent nous garantir la joie avec le Seigneur le jour où il se manifestera dans la vie de chacun de nous. Restons donc éveillés. Amen !

Méditation du père Jean Louis MBIMI

Dans la vie quotidienne, il y a des moments où nous constatons le manquement total de Dieu et ce n’est qu’à travers la foi que nous pouvons êtres conscients de sa présence. Comme illustrations, nous avons la parabole des vignerons (Mc12, 1-12), la parabole des talents (Mt25, 14-30) et celle des vierges folles (Mt25, 1-13). Seigneur, aide moi à te retrouver facilement à travers ma maigre foi, aide moi à me déconnecter radicalement avec l’esprit du monde, pour faire chemin ensemble avec ta volonté et produire des fruits d’amour et non de haine.

Seigneur, puis-je reconnaître ta présence dans ma vie même au temps de la nuit, des ténèbres, des difficultés et de crises ?

Dans ma vie, je dors et en suis-je paralysé par la peur ? Est-ce que je vis les événements quotidiens avec sérénité ? Est-ce que je vis dans l’attente confiante du seigneur qui vient ? Puis-je reconnaître les signes des temps dans les événements de l’histoire ?

En tant que couple, sommes-nous prêts à renouveler notre promesse chaque jour de la vie, veillant sur notre amour et considérant que notre rencontre ne soit pas un évènement fortuit, mais le signe du plan de Dieu pour nous ?

Annonces du 21 novembre 2020

Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers  (Année A)

1ère lect. : Ez 34, 11-12.15-17                   Ps : 22
2ème lect. : 1 Co 15, 20-26.28                   Ev. : Mt 25, 31-46

Homélie du Père Chryst Olivier Massiossio

En ce 34ème dimanche où nous célébrons la fête du Christ Roi, qui conclut et couronne toute l’année liturgique, il nous est proposé un passage de l’Évangile selon Matthieu sur l’amour du prochain, un commandement qui conclut et couronne tout l’enseignement du Christ.

Frères et sœurs, la parabole des talents que nous avions lue et méditée dimanche passé (Mt 25, 14-30) relate l’histoire d’un Maître qui a confié des talents à ses serviteurs, sans leur dire exactement comment les faire fructifier. Aujourd’hui, l’Évangile nous propose, en quelque sorte, les modalités pratiques pour tirer profit des talents reçus du Seigneur.

On multiplie les talents en posant les gestes d’amour envers le prochain. A partir des faits concrets, Jésus, dans cet Évangile, nous montre comment aimer. Il s’agit donc de l’amour en actes. Aimer, c’est poser des gestes concrets qui aident les autres à s’épanouir dans la vie. Il s’agit de se donner la peine de combler les besoins fondamentaux de nos semblables.

Cet Évangile nous dit que la plénitude de l’amour de Dieu, sa gloire, la splendeur de son Royaume, que nous désirons et que nous attendons, sont déjà présents dans les plus petits gestes de compassion et de miséricorde que nous pouvons offrir : donner à manger, donner à boire, donner un vêtement, un toit, rendre visite à une personne dans l’épreuve, dans la souffrance. La splendeur du Royaume de Dieu que nous portons dans l’espérance, pour ce monde-ci, aussi bien pour l’autre vie, peut et doit, déjà aujourd’hui, s’actualiser dans notre quotidien, sculpter nos comportements, nos décisions. Dieu nous attend pour le mettre en œuvre, pour l’actualiser.

Le Royaume de Dieu qui nous est annoncé, proclamé, est pour nous informer, c’est-à-dire pour nous former à la volonté divine. En effet, le Royaume de Dieu s’organise et s’élabore peu à peu à travers tous ces petits gestes qui nous ont été rappelés et qui pourraient si facilement nous paraître anodins. Et le vrai chrétien se reconnaît aussi par son engagement en faveur de ceux qui n’ont pas accès à ces besoins fondamentaux.

Aujourd’hui, Jésus nous fait comprendre que ceux qui ont passé leur vie à combler les besoins fondamentaux des démunis sont considérés comme des brebis : ils seront placés à la droite du Seigneur ; ceux qui ne prêteront aucune attention à la souffrance des autres sont considérés comme des boucs : ils seront plutôt à la gauche du Seigneur. La brebis représente tous ceux qui croient sincèrement en Dieu et qui ne comptent que sur Lui. Ce sont ceux qui, dociles et obéissants à l’Évangile, sont objets de l’amour providentiel de Dieu. Par contre le bouc représente tous ceux qui multiplient les péchés contre l’amour du prochain. Non seulement ils incarnent le péché mais ils sont aussi chassés loin de Dieu dans le feu éternel.

Partant de cet Évangile, Jésus, ce matin, nous enseigne que, être roi consiste à se sacrifier pour sauver les autres. Oui, par cette fête du Christ Roi de l’Univers, chacun de nous est invité à exercer ses responsabilités selon la royauté du Christ, à savoir l’humilité et l’esprit de sacrifice. Il faut que toute autorité, à l’imitation du Christ Roi de l’Univers, s’exerce comme un service désintéressé et comme un don de soi. « Servir et donner sa vie » car la royauté de Jésus est fondée dans le don qu’il fait de lui-même pour l’humanité.

De même l’autorité dans le monde civil, politique, religieux doit s’exercer comme un don que la personne d’autorité fait d’elle-même à ceux qui dépendent d’elle, et comme un service permanent et désintéressé.

C’est dans le quotidien que l’on dit à Dieu son amour. C’est dans notre vie de tous les jours que le Christ Messie veut être Roi parce qu’il est Roi avant tout sur des cœurs libres. La Royauté du Christ ne s’impose ni par la force ni par l’asservissement des consciences. Sa royauté, c’est le rayonnement universel de sa Parole, c’est l’illumination de chaque cœur de croyant c’est l’incendie de la charité jusqu’aux confins de la terre, à commencer par l’incendie de notre cœur où tout doit prendre feu « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». La royauté de Jésus s’oppose donc à toute duplicité, à tout mensonge et à toute oppression.

En ce jour où nous célébrons la fête du Christ Roi de l’Univers, demandons au Seigneur Dieu de régner en nous, d’être le maître de nos pensées et de nos actions, le guide de nos choix et le modèle de notre vie. Demandons-Lui d’étendre son règne sur l’univers entier pour que les hommes s’aiment davantage et se reconnaissent fils d’un même Père. Demandons-Lui enfin de donner à ceux qui nous gouvernent assez de sagesse et de courage pour être réellement au service de tous. Amen !

Méditation de Mgr. Albert Decourtray

Jésus n’a pas dit…

Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme…
Jésus voit toujours en celui ou celle qu’il rencontre un lieu d’espérance, une promesse vivante, un extraordinaire possible, un être appelé, par-delà et malgré ses limites, ses péchés et parfois ses crimes, à un avenir tout neuf. II lui arrive même d’y discerner quelque merveille secrète dont la contemplation le plonge dans l’action de grâces.

Jésus ne dit pas : « Cette femme est volage, légère, sotte, elle est marquée par l’atavisme moral et religieux de son milieu, ce n’est qu’une femme. »
II lui demande un verre d’eau et il engage la conversation.

Jésus ne dit pas : « Voilà une pécheresse publique, une prostituée à tout jamais enlisée dans son vice. »
Il dit : « Elle a plus de chance pour le royaume de Dieu que ceux qui tiennent à leur richesse ou se drapent dans leur vertu et leur savoir. »

Jésus ne dit pas : « Celle-ci n’est qu’une adultère. »
Il dit : « Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus. »

Jésus ne dit pas : « Celle-là qui cherche à toucher mon manteau n’est qu’une hystérique. »
Il  l’écoute, lui parle et la guérit.

Jésus ne dit pas : « Cette vieille qui met son obole dans le tronc pour les œuvres du Temple est une superstitieuse. »
Il dit : « qu’elle est extraordinaire et qu’on ferait bien d’imiter son désintéressement ! »

Jésus ne dit pas : « Ces enfants ne sont que des gosses. »
Il  dit : « Laissez-les venir à moi et tâchez de leur ressembler. »

Jésus ne dit pas : « Cet homme n’est qu’un fonctionnaire véreux qui s’enrichit en flattant le pouvoir et en saignant les pauvres. »
Il s’invite à sa table et assure que sa maison a reçu le salut.

Jésus ne dit pas, comme son entourage : « Cet aveugle paie sûrement ses fautes ou celles de ses ancêtres. »
II dit : que l’on se trompe complètement à ce sujet et il stupéfie tout le monde, ses apôtres, les scribes et les pharisiens, en montrant avec éclat combien cet homme jouit de la faveur de Dieu. « II faut que l’action de Dieu soit manifeste en lui. »

Jésus ne dit pas : « Ce centurion n’est qu’un occupant. »
Il  dit : « Je n’ai jamais vu pareille foi en Israël. »

Jésus ne dit pas : « Ce savant n’est qu’un intellectuel. »
Il lui ouvre la voie vers une renaissance spirituelle.

Jésus ne dit pas : « Cet individu n’est qu’un hors-la-loi. »
Il lui dit : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis. »

Jésus ne dit pas : « Ce Judas ne sera jamais qu’un traître. »
II se laisse embrasser par lui et lui dit : « Mon ami. »

Jésus ne dit pas : « Ce fanfaron n’est qu’un renégat. »
II lui dit : « Pierre, m’aimes-tu ? »

Jésus ne dit pas : « Ces grands prêtres ne sont que des juges iniques, ce roi n’est qu’un pantin, ce procurateur romain n’est qu’un pleutre, cette foule qui me conspue n’est qu’une plèbe, ces soldats qui me maltraitent ne sont que des tortionnaires. »
Il  dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font… »

Jésus n’a jamais dit : « II n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci, dans ce milieu-là. »
De nos jours, il n’aurait jamais dit : « Ce n’est qu’un intégriste, qu’un moderniste, qu’un gauchiste, qu’un fasciste, qu’un mécréant, qu’un bigot… »
Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leurs âges, leur statut, leur réputation, sont toujours des êtres aimés de Dieu.

Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. II est unique.
Jésus est le Fils unique de celui qui fait briller son soleil sur les bons et sur les méchants.
Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous, pécheurs !

Annonces du 14 novembre 2020

Homélie du Père Maurice BOS

La Parabole des talents
Soyons clairs : Jésus ne fait pas l’éloge de ceux qui gagnent de l’argent ! Il ne s’agit pas d’argent mais du « Royaume de Dieu ». Jésus parle de son retour !
Quels sont les personnes qui sont en piste ?
Trois serviteurs quelconques : c’est vous, c’est moi, qui reçoivent selon leurs capacités 5 talents, 2 talents, 1 talent. Cela rappelle les Jeux olympiques : médaille d’or, médaille d’argent, médaille de bronze.
Ce n’est pas de cela qu’il s’agit : il n’est pas question de se comparer en fonction de ce que nous avons reçu. La bonne question que Jésus nous invite à nous poser devrait être : que vais-je faire des « talents » que le maître m’a remis ?
Pour pouvoir bien se poser la question, il est absolument nécessaire de reconnaître que le maître nous confie 1, 2 ou 5 talents. Bien se connaître pour reconnaître ce qui vient de Dieu : le don gratuit de Dieu.
Le mot « talent » qui au départ représente une unité de poids, équivaut à environ vingt-six kilos. Il est passé dans le langage contemporain en signifiant une qualité. Quelqu’un qui a du talent… !
A travers cette parabole, Jésus nous invite à passer du talent quantité au talent qualité. Faire fructifier le don gratuit de Dieu, non pas pour en avoir plus mais pour reconnaître la « Fécondité du Don de Dieu ». Et que pourrions-nous donner si nous n’avions rien reçu ?
Surtout Jésus nous met en garde de ne pas nous trouver dans la situation du troisième serviteur qui, méprisant son maître, n’a pas pu reconnaître la Fécondité de son Don. Quelque soit le Don reçu, ne nous comparons pas les uns aux autres : comparaison n’est pas raison – il risquerait de n’en sortir que l’envie ou la jalousie.
Mettons nos talents, nos dons, nos compétences au service de l’Évangile, de la Bonne Nouvelle : Dieu m’aime pour ce que je suis. Comment vais-je pouvoir partager cette intime conviction ? Quel langage oral ou physique vais-je utiliser pour transmettre cette joie et associer mes « frères » à la joie de mon maître ? Saurais-je le faire avec talent ?

Méditation du Père Maurice BOS

Quand je quitte ma chambre, ma maison pour marcher vers Toi, Seigneur, vers l’église, je me sens heureux, mon pas est léger, mon souffle est rafraichissant en ma poitrine. Mon esprit sourit à l’idée de Te retrouver. Mon cœur est en fête à la pensée de Te reconnaitre, à la pensée de Te revoir…
Mais la crainte peut me saisir : et si je passais à côté de Lui sans Le voir ? Sans Le reconnaitre ? Serait-ce possible, Seigneur ? Non ! Chasse de moi la crainte, celle qui peut fausser mes rencontres. Car il me semble me souvenir que Tu nous as dit : « Tout ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens, c’est à Moi que vous le ferez ! ».
Merci pour cette Parole, Seigneur, qui fait grandir ma joie. Oui ! Tu es là dans ce sourire partagé. Tu es là dans le regard émerveillé posé sur Ta création. Tu es là à travers ces inconnus qui remplissent les rues. Tu es là dans les gestes de sympathie, d’amitié qui s’échangent aux longs des trottoirs. Tu es là dans ma pensée quand je pense aux autres. Tu es là dans la peine quand je perçois la souffrance des autres. Tu es là quand je reviens chez moi pour pouvoir mieux repartir et mieux Te retrouver.

Autre méditation : Le silence

Dieu n’était pas dans l’ouragan mais dans « le bruit de fin silence ». Alors Élie se voila la face. Difficile d’entendre ce bruissement discret qui signale la visite du Seigneur au milieu des bruits du monde ! Les grands spirituels, pourtant, nous en avertissent : « Dieu nous a tout dit en son Fils, et désormais c’est dans le silence du cœur qu’il se fait entendre. » Beaucoup vont au désert pour mieux le percevoir. Mais le désert, souvent, manifeste d’abord le tumulte des passions que nous emportons avec nous : un cœur divisé, lieu du combat. Il faut aller au-delà encore, jusqu’au silence d’un cœur réconcilié, unifié par le seul désir de Dieu : « « Tais-toi! » dit Jésus à la tempête. Et il se fit un grand calme. »
Alors la Parole se fait entendre avec force, comme durant la Passion où Jésus se tait, lui aussi, pour que la puissance et la sagesse de Dieu se révèlent, si contraire aux prétentions du monde. Jésus se tait sous les injures et le mépris pour que le Centurion romain soit convaincu par son silence et le bon larron par sa douceur. L’Eglise, elle aussi, se tait : pas de déclarations fracassantes ni de condamnations, pas de mobilisations ni de campagnes publicitaires : son épreuve l’invite plutôt au silence du recueillement, à ce retour à l’Horeb d’où jaillit tout renouveau. L’Eglise se souvient et médite. Elle respire, elle espère, elle se relève…
Le silence est une question de sensibilité, d’affinement : il peut être vécu comme un vide insupportable, ou comme une attention vigilante, celle de la pause entre deux mouvements d’une symphonie : silence qui suit le dernier accord et qui précède la reprise, dans l’attente de la première vibration de l’archet. Comme l’exprime si bien dom André Louf, dans le numéro d’avril 2002 de Panorama : « Le désert spirituel est cet entre-deux où il nous faut tenir entre souvenir et désir. » C’est là, dans ces pauses attentives, que s’éduquent les sens intérieurs : écouter, sentir, goûter les choses du dedans.
Au début du concert, les musiciens font silence pour prendre le « la » et trouver la note juste. Et ils ont besoin, après chaque mouvement, de réajuster leur instrument. Ainsi de nos vies : silence au cœur du bruit, non pour y rester, mais pour nous accorder à l’Esprit Saint, et reprendre ensemble le cours de la partition. Alors les bruits du monde sont perçus sur fond de fin silence : certains le troublent, et on les tient sur le pas de la porte; d’autres entrent avec douceur, et l’on s’ouvre sans crainte à la rumeur de Dieu.

Annonces du 7 novembre 2020

Message de notre curé du 2 novembre

Aux paroissiens et paroissiennes de la paroisse St Matthieu,
Demain, mardi 3 novembre  recommence pour nous un temps de confinement prévu jusqu’au 1 décembre.
Un temps de confinement qui va prendre cette fois-ci une toute autre coloration avec les événements dramatiques qui ont touché notre département et notre pays.
Encore une fois, les célébrations en public sont interdites, excepté les obsèques.
J’ai donc fait le choix, de vous rejoindre les vendredis de chaque  semaine au moyen des réseaux sociaux pour vous partager l’homélie du dimanche et un texte de méditation; tous les dimanches, la messe sera retransmise à 10h30 en direct de la Ste Famille.
Tout cela pour rester en lien et faire de ce temps de confinement un temps où nous pourrons, ensemble, faire grandir notre foi, notre espérance et notre charité.
A nous d’être inventifs.
Père Didier DUBRAY, curé de St Matthieu

Mode d’emploi pour regarder la messe de 10h30

1- Connectez-vous sur le site Web de la paroisse 
2- Cliquez sur l’onglet MESSES 
3- Cliquez sur la phrase : Retransmission vidéos
4- Cliquez sur la messe du jour (la retransmission débute à 10h20)

Homélie du dimanche 8 novembre de notre curé

« Le royaume des Cieux est comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prennent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles sont insouciantes et cinq sont prévoyantes »
Matthieu 25, 1-13

Frères et sœurs, encore une fois le Christ Jésus enseigne ses disciples et nous enseigne aujourd’hui, au sujet du royaume des cieux. 
A travers cette parabole de ces dix jeunes filles invitées à des noces, Jésus vient nous dire quelque chose de ce Royaume déjà là et toujours en devenir. Il vient surtout nous révéler comment ici et maintenant ne pas passer à côté de ce Royaume.
Plus encore, il vient nous inviter à avoir les bonnes attitudes pour ne pas rater la venue de l’époux qui peut arriver à n’importe quel moment du jour ou de la nuit.
Alors quelles sont donc ces attitudes ?
En lisant le texte, une seule pointe : la prévoyante ; prévoir sa lampe et sa réserve d’huile !
Prévoir, ce n’est pas vraiment une attitude qui colle avec la dynamique des Evangiles où l’on a de cesse de  nous proposer de nous abandonner à la providence.
Pourtant dans cette parabole où nous sommes invités à veiller, la prévoyance devient une manière d’être et de vivre pour que la lampe de nos vies ne manque pas d’huile. Ce n’est pas tant une attitude calculatrice pour faire des réserves de manière égoïste qui nous est proposée, qu’une mise en route dans la confiance… Il ‘s’agit là  d’une invitation à sortir de notre sommeil pour risquer l’audace d’être inventif pour faire  briller au cœur du monde, cette lampe qui est la nôtre. Un appel à vivre, pas après pas, dans la foi et l’Espérance.
Alors frères et sœurs, dans ce temps de confinement que nous avons à vivre, qu’allons nous donc mettre dans la lampe de nos vie pour en faire un temps de grâce et de bénédiction ? Amen.

Homélie du dimanche 8 novembre du diacre Henri Marçon

A travers la parabole des vierges folles et des vierges sages, Jésus parle d’abord de sa venue, la venue de Dieu. C’est lui, l’époux qui vient au milieu de la nuit, au milieu de nos nuits, de nos endormissements, de nos somnolences, de nos inattentions.
Toute l’année liturgique, du début à la fin, est tendue vers celui qui vient. Venue incessante de Dieu dans nos vies, qui requiert notre vigilance : “Veillez car vous ne savez ni le jour ni l’heure !”
Mais ce serait singulièrement réduire le message que de le reporter au moment de la mort, alors que Dieu est présent aux innombrables rendez-vous de la vie quotidienne. Dieu n’a pas d’heure parce qu’en fait, il est toujours là. C’est nous qui nous absentons….
Triste religion qui attend la fin…
Foi exaltante qui attend la rencontre ! La minute de la rencontre, la minute de Dieu. Sortons donc de notre torpeur, laissons nos bagages inutiles, ceux que nous fabriquons et dont nous nous chargeons, allons à sa rencontre.
C’est bien ce que nous voulons faire chaque dimanche ou mieux chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. C’est ce que nous vivons maintenant : la Communauté rassemblée, aujourd’hui par les réseaux sociaux (pour emprunter les mots nés de la pandémie, nous sommes réunis en distanciel) la communauté rassemblée est réellement l’épouse qui va à la rencontre du Christ, son époux mystique. Nous sommes invités comme les dix jeunes filles. Nous sommes l’Église qui va à la rencontre de son époux.
En sommes-nous conscients ? Peut-on le voir à la joie festive de notre célébration. Nos visages reflètent-ils la flamme, la joie de la fiancée qui va à la rencontre de son bien aimé ?
Dix jeunes filles étaient invitées. Cinq d’entre elles étaient insensées ; l’original grec dit : “folles”, avec une nuance d’impiété. Elles ont bien un petit peu de foi, mais si peu, si peu. Dans la bible est fou celui qui rejette Dieu. Aujourd’hui je dirai est fou celui qui fonde sa vie sur ses pauvres références seulement humaines.
Les cinq autres sont prévoyantes ou sages : leur foi est profonde, elle a des réserves. Est sage celui qui fonde sa vie sur Dieu.
Mais voila que l’époux tarde.
Le Seigneur ne fait pas irruption dans nos vies comme nous le planifions, à l’heure et au moment que nous choisissons. Alors vient le danger de se laisser aller. Et c’est vrai que nous ne pouvons pas toujours être en forme. Viennent la fatigue, la monotonie du quotidien. Nos messes ne peuvent pas toujours être des événements à frissons. Et nous voila guettés par la routine, le “va comme je te pousse” et nous nous endormons.
Alors, il faut vérifier l’huile de nos lampes : qu’est-ce qui fait le cœur de ma vie, de ma vie professionnelle, de ma vie familiale, relationnelle ?
Qu’est-ce qui me permet de veiller, d’espérer la venue du jour ?
Qu’est-ce qui me fait tenir malgré les difficultés de la vie ?
Sur qui est fondée ma vie spirituelle ? Nous avons l’huile inépuisable. Pas besoin de courir chez le marchand au milieu de la nuit.
A son Église, le Christ a confié l’huile inépuisable de la Parole et des sacrements. Faisons donc réserve d’huile par la méditation de l’Évangile. Prenons en sainte réserve le Corps et le sang du Christ dans l’Eucharistie. Alors nous pourrons brûler l’huile de l’amour et du service désintéressé de l’étranger, du prochain, de l’exclu, du marginal parce que nous le reconnaîtrons, parce que nous reconnaîtrons sur son visage le visage même de Jésus. Alors, même si nous ne savons ni le jour ni l’heure, nous ne serons pas surpris.
A travers cette longue attente et l’ennui, les jeunes filles folles se sont mises à douter et Jésus a fini par ne plus les reconnaître.
En préparant mon homélie je me suis arrêté sur ces mots terribles de Jésus : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”
Et si Jésus allait ne pas me reconnaître.
Je me dis qu’au moment de la rencontre, nous aurons les traits que nous nous serons donnés pendant la vie. Si nous sommes méconnaissables…
A travers la même longue attente et le même ennui les autres ont continué à croire à l’amour de Jésus, leur foi l’a touché au cœur. Leur foi dans l’amour les a sauvées, elles sont rentrées avec l’époux dans la salle des fêtes.
Au cœur de la célébration eucharistique, nous chantons avec le prêtre : nous rappelons ta mort, Seigneur ressuscité, nous attendons que tu viennes.
Vivons cette attente ni comme une fuite du monde présent -nous ne saurions nous soustraire de nos responsabilités dans ce monde sous prétexte de nous préparer au retour du Maître- ni comme une attente passive qui nous mettrait à l’abri des risques, des rencontres, des questions du monde, de l’engagement, de la mission.
Il n’est pas possible de se décharger complètement de sa responsabilité et de son effort personnel d’engagement et de conversion pour réussir sa vie et être exact au rendez-vous de Dieu. Il arrive un moment où personne ne peut nous aider parce que tout dépend de nous.
Veiller, c’est être actif pour l’Évangile, être actif pour faire connaître à tous nos frères l’amour dont le Seigneur les aime.

Le Père  Duval chantait :
Tiens ta lampe allumée
Tiens ta lampe allumée
Ton âme claire
Qu’il y ait de la lumière pour ses pas
Tiens ta lampe allumée
Tiens ta lampe allumée
Ton âme claire
Pour qu’il n’ait pas de peine à te trouver. Amen

Texte de méditation

Le royaume des cieux est comparable ici à une marche vers une rencontre, celle de Dieu. Dans la parabole des vierges folles et des vierges sages, ce sont dix jeunes femmes qui se mettent en route.

La parabole des vierges sages et des vierges folles se situe dans un passage très particulier de l’évangile de Matthieu. Juste avant son arrestation, Jésus met en garde ses disciples dans un long discours alarmiste : de même que le Temple n’a pas résisté à l’adversaire, de même la communauté naissante fait face à des persécutions. Ces deux événements ne sont pas sans relation, bien au contraire : l’un se comprend par l’autre. Mais il y a plus : les deux sont à mettre en relation avec la fin des temps et le retour du Fils. C’est donc dans un contexte largement apocalyptique qu’il convient de lire cette parabole des dix vierges. Face aux difficultés du temps, elle vise à notre mobilisation spirituelle avec toutes les outrances, les images étranges et les oppositions tranchées qui sont la marque du style apocalyptique. On peut la comprendre comme une allégorie où chaque terme renvoie à une réalité autre : les vierges sont les âmes, l’époux est le Christ et son arrivée tardive renvoie au Jugement dernier. Notre attitude doit être de vigilance. L’huile signifie la foi ou l’amour qui, l’un comme l’autre, ne se partagent pas.

Mais il peut être intéressant aussi de chercher à comprendre quelle est la pointe de cette parabole apocalyptique qui situe dans un horizon lointain et violent ce qui est notre lot de tous les jours. Reprenons. Les dix vierges sont dans l’attente, tout comme nous qui attendons l’union définitive à Dieu, laquelle ne se réalise que dans la mort. Nous avons une petite expérience de la lumière venue dans le monde. Si nous nous appuyons sur ce maigre capital, alors nous sommes insensés, fous. La sagesse – ou pour employer un terme plus juste, la prudence – consiste à cultiver cette lumière, à en faire l’objet de nos soins, de notre attention. Pour le dire autrement, l’expérience que nous pouvons faire de Dieu – quel qu’en soit le support – doit être travaillée, revisitée, non pas par goût du passé mais pour servir d’aliment à notre attente et à notre action.